Le XVIIIème est la grande époque de la Chevrette, véritable Versailles deuillois. Célébré par les écrits et les peintures de Carmonelle, Madame d’Epinay fera en effet les honneurs de ses salons aux encyclopédistes et philosophes de renommée universelle : d’Holbach, Grimm, Diderot en deviendront les intimes cependant que Jean-Jacques Rousseau y vivra une période de son existence mouvementée. C’est à cette époque que le château de la Chevrette connaît ses lettres de noblesse, l’histoire locale tutoie alors l’histoire nationale.
Monsieur d’Epinay décède en 1782, sa femme en 1783, le château deviendra propriété de leur fille, la vicomtesse de Belsunce. Le vicomte, ne pouvant assumer les frais et les charges d’un tel édifice préférera le faire démolir en 1786 ainsi qu’une grande partie des bâtiments annexes. Seuls seront conservées les grandes écuries et la Conciergerie pour l’entretien des terres.
La ferme et l’orangerie, pour leur part, disparaissent au cours du XIXème siècle. Après être restée de nombreuses années à l’abandon, la Conciergerie du château a été restaurée. Elle accueille aujourd’hui l’école municipale de musique et le musée d’histoire locale, où se trouve détaillée notamment l’histoire de ce domaine.
Les lettres de noblesse sont attestées par le bon nombre de châteaux et fiefs que la ville possède à cette époque : le château des Lefèvre d’Ormesson, le château de la Barre, le château de Crissé et le château de la Chevrette.
Au XIXème siècle, la vigne ravagée par le phylloxera est remplacée par la culture des arbres fruitiers. Sous l’effet conjugué de la vague d’industrialisation et de l’augmentation de la population, la ville amorce la transformation de son territoire. L’apparition du chemin de fer est capitale dans l’histoire de la ville. Elle marque la fin de la vie agricole et le début de l’urbanisation qui va se développer autour des deux gares. Malgré l’influence exercée par la capitale, Deuil qui devient Deuil-La Barre en 1952, garde encore un charme campagnard.
De cette longue et riche histoire, quelques monuments portent encore témoignage. Mais le visiteur risque d’être quelque peu déçu puisque mis à part l’église et la Conciergerie du château, les autres vestiges du passé sont aujourd’hui des propriétés privées.